Qu’est-ce qu’un bon patron ?
- Le C.A.R.E.
- 28 juil.
- 4 min de lecture
Tout d’abord, il semble que le terme « patron » soit perçu de manière péjorative et négative de nos jours. Il fut un temps où la définition d’un patron se résumait en gros à commander, contrôler, diriger, faire preuve d’autorité et prendre le mérite. Mais qu’en est-il aujourd’hui ?
C’est un terme anglais composé des mots « nourrir » et « revenir », le feedback désigne un retour d'information sur toute action professionnelle. Donc, pour nourrir sainement une relation, il est important que le feedback soit donné de façon positive ou constructive autant par le gestionnaire que l’employé afin de favoriser la performance, le progrès et la proximité.
Le marché du travail a évolué et forcément cela a eu un impact en matière de leadership. Aussi, de plus en plus de gens sont en quête du bonheur au travail et cela passe par du leadership positif. Cela se reflète dans les sondages et les articles qui abondent sur Internet et qui réfèrent surtout au capital humain lorsqu’il s’agit d’avoir un bon patron. Aujourd’hui, nous parlons davantage d’un leader qui utilise le coaching comme méthode de management. Il encourage et motive son équipe plutôt que la pousser, il inspire l’enthousiasme et le sentiment d’appartenance au groupe plutôt que la peur et la méfiance, il emploie le « nous » plutôt que le « je ». Enfin, il s’entoure des meilleurs et crée des leaders plutôt que de craindre la compétition.
Un sondage a été réalisé en 2020 par BonBoss.ca, cabinet-conseil qui évalue et forme des gestionnaires, pour savoir « Qu’est-ce qu’un bon patron selon la population québécoise ». Les qualités les plus prisées par l’ensemble des répondants (composé de gestionnaires, d’employés et de chercheurs d’emploi) sont l'écoute, la communication, le respect et la compréhension. À cela, les chercheurs d’emploi ont ajouté : être conciliant et posséder des compétences techniques liées à son emploi. Toujours selon ce sondage, un bon patron doit faire confiance, encourager son équipe et soutenir ses employés. Et parmi les répondants, une réponse résume bien le changement du monde du travail : « Nous sommes dans une nouvelle ère où la bienveillance et la conscience se rencontrent. » Le style de gestion a donc bien évolué. Au lieu de considérer « son » équipe à son service, le leader comprend que c’est lui qui doit se mettre à leur service.
En plus de ses qualités, le leader doit également adopter une posture managériale adéquate aux différentes étapes d’évolution de son équipe. Dans les années 60, Bruce W. Tuckman, docteur en psychologie et spécialiste des dynamiques de groupe, a identifié 4 étapes majeures dans le développement d’une équipe :
La constitution : c’est le moment où le dirigeant forme son équipe. Il doit instaurer un climat de confiance, écouter activement, définir les rôles et responsabilités de chacun et s’assurer de leur compréhension. Il doit également partager sa vision, formuler ses objectifs et créer des liens.
Les turbulences : la personnalité de chaque membre s’affirme et cela ne se fait pas sans heurts. L’employeur doit gérer les tensions et conflits éventuels. C’est aussi à ce moment qu’il doit asseoir son leadership, recadrer, remotiver et encourager le dialogue.
La normalisation : À cette étape, les relations de travail se mettent en place et l’appartenance s’installe. L’efficacité du groupe croit. Le gestionnaire peut se concentrer sur un rôle de rassembleur en organisant des rencontres régulières, en favorisant l’autonomie, la responsabilisation et la prise de décision. Il doit valoriser, maintenir la cohésion et la motivation.
La performance : à ce stade ultime, nous parlons de l’existence d’une équipe. Les liens se sont solidifiés. L’efficacité et la productivité augmentent de jour en jour. Le patron devient un coach qui aide à la prise de décision, veille au bien-être de l’équipe, suit les avancées des projets et récompense les réussites
À chaque étape, le leader joue un rôle différent : il module son comportement, son attitude et son style de gestion. Il s’adapte oui, mais fait plus que cela. C’est lui qui fait progresser et évoluer l’équipe en l’amenant à la performance. Cela semble peut-être simple à première vue. Or, il n’en est rien puisque le leader doit apprendre à s’effacer pour laisser les autres grandir, donc résister à la tentation de tout régenter. À ces étapes peuvent s’ajouter des changements, tels que le départ d’un membre de l’équipe. Le rôle du leader sera avant tout celui de soutien et d’accompagnant au changement en se montrant flexible, en redistribuant les rôles et responsabilités, en offrant de nouvelles perspectives d’évolution et en recrutant un nouveau membre au besoin.
Il serait aussi pertinent d’ajouter que celui qu’on appellera « un bon boss » sera celui qui possède un style de gestion qui nous convient en tant qu’employé. Il apparait donc important de bien se connaitre et d’identifier ce qui nous convient en tant que travailleur. Par exemple, si je suis une personne autonome, je rechercherai davantage un employeur qui délègue alors que, si je préfère un cadre de travail, un patron directif sera préférable pour moi.
En terminant, un bon patron n’est pas un patron parfait ! Y a-t-il d’ailleurs un employé parfait ? L’introspection, la formation et l’échange avec collègues et employés permettront à tous les dirigeants de s’améliorer, grandir et évoluer. Car en fin de compte, c’est toute l’entreprise qui en bénéficiera à coup sûr par des relations de travail satisfaisantes, une efficacité et productivité accrues ainsi qu’un sentiment de bonheur au travail. Si vous avez besoin d’inspiration, chers leaders, regardez New Amsterdam, avec le Dr. Max Goodwin qui a tout d’un excellent leader avec sa formule : « Comment puis-je vous aider?».
Sources :
Sondage BonBoss.ca : Qu’est-ce qu’un bon patron selon les Québécois ?, 2021
C’est quoi un bon patron ? Julie Gosselin, conseillère en emploi, GIT, 2020
Les cinq qualités d’un bon patron, mesemployes.com, 2018
Comment devenir un sacrément bon boss, lesaffaires.com, Olivier Schmouker, 2020
Les différences entre patron et leader, Sonia Desrosiers, iHunt, 2018
Être un bon leader : mode d’emploi, Sarah Lussier, Bien-être, 2020
Les étapes de développement d’une équipe, Raphaële Granger, Manager Go!, 2021
Série télévisée « New Amsterdam », disponible sur Netflix et ICI TOU.TV (Extra), 2021
